c était anne de bretagne duchesse en sabots

Parolesde la chanson C'était Anne de Bretagne : C’était Anne de Bretagne, duchesse en sabots. Revenant de ses domaines en sabots, mirlitontaine, Ah, Ah, Ah ! Vive les sabots de bois ! Dessine-moi une histoire. Châteaux et Princesses. Baby Registry List. Album. Saint George . Story Time. Books Online. Books To Read. Ebooks. Reading. C’est l’histoire d’un chevalier qui se méprend AnneDe Bretagne : Duchesse Et Reine De France de Claire L'hoër et d'autres livres, articles d'art et de collection similaires disponibles sur AbeBooks.fr. Laduchesse est l'objet d'une enquête serrée de Pierre-François Lebrun. «C' était Anne de Bretagne, duchesse en sabots. Unsabot est à l'origine une chaussure réalisée en creusant un morceau de bois pour que le pied puisse s'y glisser. Il est fait d'un seul tenant. La discipline s’appelle le sabotage, et le métier, le sabotier.. Dans ses conceptions modernes, bien des matériaux remplacent en partie ou en totalité le bois, avec une grande variété de sabots, des plus luxueux aux plus simples, des plus ANNE DE BRETAGNE‎ From same author All books of this bookseller 5 book(s) with the same title PDF ‎In-8° broché,format moyen,couverture illustré,Presses de la Littérature,Paris,1980,264 pages,anciennes traces d'humidité,état moyen. ‎ nonton film siyah beyaz ask sub indo. UN DUCHÉ CONVOITÉ Le trône de Bretagne revenait à FRANCOIS II. Le duché jouissait d’une paix bienvenue après la guerre de cent ans entre la France et l’Angleterre et la guerre de succession de Bretagne. Cet affrontement entre Penthièvre et Monfort s’était conclu par la victoire de ces derniers. Le Duc sut en profiter pour créer une université à Nantes, sa capitale. Il encouragea le commerce et l’industrie; il veilla à la fondation d’une imprimerie. En 1461 un personnage peu recommandable hérita du trône de France Louis XI. Il n’admit pas que le duc de Bretagne refusât de lui rendre hommage en tant que vassal. Comme ses prédécesseurs, François II affirmait que le duché n’avait jamais dépendu du royaume de France. Comme le roi, il est duc par la grâce de Dieu». Il fait battre monnaie d’or et d’argent. Il reçoit des ambassadeurs … LA BRETAGNE EST PROSPÈRE Johan de Meshino François II, ne cédant pas aux exigences de Louis XI, celui-ci déclare la guerre à la Bretagne. De 1465 à 1480 Louis XI harcèle le duché, usant de ruses auprès de ses alliés, incitant les nobles bretons à la trahison. François II résiste. En 1480 Louis XI croit racheter aux Penthièvre, par un pacte resté secret, les droits à la couronne ducale. François II cherche des alliances… LOUIS XI meurt. NAISSANCE D’ANNE La régence est assurée par sa digne fille Anne de Beaujeu. Elle profite de querelles entre certains nobles bretons et le duc pour leur faire signer un pacte reconnaissant Charles VIII le dauphin de France comme héritier du trône de Bretagne. En 1487 les Français attaquent de nouveau. Si les grands seigneurs Rohan, Rieux … trahissent leur duc, la petite noblesse, les bourgeois et le peuple le soutiennent. Anne est la fille aînée de François II. Elle est née à Nantes en 1477. Malgré les intrigues de Louis XI puis d’Anne de Beaujeu, Anne est l’héritière du duché. HÉRITAGE un duché en péril ! En 1488 les Français sont boutés » hors de Bretagne. Les grands seigneurs se rallient au duc. Mais la régente ne renonce pas ! Le trésor ducal est à sec. Le duc sacrifie sa fortune personnelle pour lever des troupes qui comptent des Espagnols, des Gascons, des Allemands et des Anglais. Les deux armées s’affrontent à Saint-Aubin-du-Cormier. 6000 morts du côté breton ! L’Angleterre est restée sourde aux demandes de renforts. Il faut obtenir la paix. UNE DURE DÉFAITE Elle est lourde de conséquences Anne de Beaujeu exige que François II rende hommage au dauphin Charles VIII et surtout qu’il ne pourra marier ses filles sans l’assentiment du roi de France. Le traité de Sablé dit Traité du Verger » est signé le 10 AOÛT 1488 François II meurt en septembre, désespéré. Jean de Penguern Par testament il a désigné comme tuteur d’Anne le maréchal de Rieux. Anne a 11 ans Une captation d’héritage Deux semaines après la mort de François II Charles VIII, roi de France, pose un ultimatum il exige la tutelle du duché. Il se réfère à l’accord de 1480. Cet accord s’avère inapplicable et le conseil ducal résiste. La France déclare la guerre à la Bretagne pour laver l’affront». D’un côté une armée puissante de l’autre une enfant et des seigneurs divisés qui profitent de sa jeunesse et de son inexpérience… Il faut marier Anne pour trouver des alliances. UN BEAU PARTI Il ne manque pas de prétendants * Maximilien d’Autriche * L’infant de Castille * Le duc de Buckingham * Le vicomte de Rohan * Le sire d’Albret, présenté par de Rieux ce dernier laid, coléreux et déjà père d’une famille nombreuse. Mais Anne a du caractère elle refuse d’Albret. Ce qui provoque la colère et d’Albret et du maréchal de Rieux. Ils attaquent le château de Nantes pour s’emparer du trésor ducal et mettent à sac les appartements. Avec quelques fidèles dont Montauban qui lui est tout dévoué, Anne se réfugie à Rennes où c’est un triomphe. Elle est couronnée duchesse de Bretagne le 10 Février 1489. La Bretagne est divisée en trois l’armée de la Duchesse, celle des seigneurs devenus traîtres et l’armée du roi de France; chacune combattant les deux autres. La Duchesse dépouillée de ses biens ne doit son salut qu’au peuple et aux villes qui lui procurent leur aide. Les pays étrangers en guerre contre la France lui envoient des troupes et les envahisseurs sont chassés. UN PAYS DÉVASTE Après toutes ces guerres la situation économique du duché n’est guère reluisante. Les soldats soumettent le pays à toutes sortes d’exactions. Malgré sa jeunesse, Anne fait preuve de maturité et administre le duché. Elle punit les pillards et les seigneurs coupables d’abus envers le peuple. Elle s’initie aux finances. En mars 1490 Anne décide de faire le tour de ses états. Elle parle breton, mais aussi français, latin, grec, allemand et anglais que lui enseigne sa gouvernante. Les paysans apprécient sa simplicité lorsqu’elle leur parle breton appris grâce à sa nourrice ou qu’elle chausse des sabots de bois, comme eux, pour affronter la boue des chemins en descendant de sa monture ou de sa litière. Elle est connue comme la … ….Duchesse aux sabots de bois ou Dugez he botou koad , en breton. LES MARIAGES Charles VIII menace à nouveau. Il est temps pour Anne de trouver sinon de choisir un mari. Maximilien d’Autriche il a trente ans, il est cultivé et peut hériter de la couronne impériale. Anne accepte. Mais Maximilien ne fera pas le voyage. C’est un mariage par procuration» ; un ambassadeur le représente à la cérémonie. Il introduit une jambe dénudée dans le lit ducal et en touche la jambe nue de la princesse. Quel affront pour Charles VIII! D’Albret repoussé par la duchesse livre la ville de Nantes au roi et l’armée française envahit le duché excepté Rennes où se trouve Anne. Malgré les demandes de renforts à ses alliés et à son mari » Maximillien personne ne lui vient en aide. Rennes assiégée, connaît la famine. Anne doit signer un traité infâmant. C’est alors que Charles VIII par une étonnante volte-face, demande la petite duchesse en mariage! Anne est choquée ils sont tous les deux mariés, et, ironie du sort, Charles VIII est son gendre car il a épousé la fille de Maximilien. Par contre l’entourage d’Anne voit des avantages à cette union qui mettrait fin aux guerres incessantes. Aucun des deux mariages n’a été consommé. Mais Anne déteste le roi de France. CHARLES VIII Elle n’a que quatorze ans …Charles est loin d’être séduisant et il est peu cultivé. Il écrit à sa sœur Madame, vous allez être satisfaite. J’ai pris Rennes et la fille qui est dedans, par les moyens que je souhaitais » Quand on sait qu’il a pénétré par ruse dans les appartements d’Anne!! Anne se sacrifie et épouse son pire ennemi en 1491. Elle doit promettre qu’en cas de décès prématuré du roi elle épousera son héritier. Son royal époux est infidèle, paresseux et elle arrive à le dominer. Elle est reine de France mais aussi duchesse de Bretagne et elle veille à la prospérité de son duché. En 1492 elle fait rétablir ses privilèges. Elle donne naissance à Charles-Orland. Il décède à l’âge de quatre ans, victime de la variole. Ses autres enfants ne vivent pas. En 1498 Charles VIII heurte le linteau d’une porte basse et meurt le soir même. Anne ne l’aimait pas mais en est chagrinée. Elle retrouve sa Bretagne indépendante et tous ses droits. Elle exige du nouveau roi la fin de l’occupation. Louis XII a combattu pour la Bretagne alors qu’il était Duc d’Orléans. Il est amoureux de la princesse et lui propose le mariage. Anne de son côté, n’est pas insensible. L’avenir semble plus radieux. Hélas, le roi Louis XI avait contraint le duc à épouser sa fille Jeanne de France. Louis XII n’a jamais approchée celle-ci, repoussé par sa laideur. Il réussit à faire annuler son mariage pour offrir à la duchesse de fastueuses noces à Nantes, selon le vœu de sa promise. Cette fois Anne dicte le contrat de mariage et pose ses conditions. Louis XII accepte tout. REINE ET DUCHESSE Anne est une princesse cultivée. Elle s’entoure de poètes, de musiciens, d’écrivains. Elle soutient les artistes. Comme son père elle aime à donner des fêtes. Mais elle est plus exigeante quant à la tenue et à la moralité. Sa cour compte une centaine de dames qu’elle veut élégantes mais vertueuses et pieuses. Le niveau de la cour en France s’en trouve relevé. Elle mûrit et accompagne son époux dans ses obligations. Mais elle est seule à administrer sa principauté ». Après la mort prématurée de deux fils, Anne donne naissance à deux filles. Claude en 1499 et, plus tard, Renée. L’ORDRE DE LA CORDELIERE Anne souffre des conflits avec le Vatican, dus aux annulations des mariages. Car Anne est pieuse. Elle fonde un ordre féminin chevaleresque. C’est l’ordre de la Cordelière en l’honneur de saint François d’Assise franciscain dont l’insigne était une cordelière. N’y étaient admises que demoiselles et dames nobles irréprochables. En 1 504 elle est à nouveau couronnée reine de France ! LA MARIE-CORDELIÈRE Après la mort de Charles VIII Anne veut faire redémarrer la puissance maritime de la Bretagne. Elle commande aux chantiers de MORLAIX un vaisseau qui lui coûte une fortune. Elle le baptise la Marie–Cordelière». Louis XII a besoin de navires pour se lancer dans une croisade contre les Turcs. A son retour triomphal à BREST la Cordelière doit être réparée. Anne paie. ANNE BOUDE Anne de Bretagne atteint le but de sa vie faire reconnaître par la France l’indépendance de son duché. Malheureusement elle n’a que des filles et le sort de la Bretagne est, une fois de plus, lié au choix de ses alliés, donc aux mariages des héritières. Le trône doit revenir à l’aînée Claude. Anne ne veut pas d’un prince français. Elle obtient de Louis XII de fiancer Claude à Charles d’Autriche futur Charles Quint. Mais le roi de France craint d’être encerclé. La même année Louis XII est malade et décide de rompre les fiançailles et donne la préférence à François Angoulême son successeur. Anne attristée ne discute plus. Louis XII guérit et ne revient pas sur sa décision. LE TRO BREIZH Elle retourne en Bretagne et y reste. Elle va de ville en ville accueillie par des volées de cloches et des airs de biniou. C’est encore un triomphe. Les Bretons aiment leur duchesse. Passant par Morlaix, elle entend parler d’un certain HERVE DE PORTZMOGUER. Pirate ou corsaire? Les deux probablement; il n’a pas bonne réputation. Elle lui confie néanmoins le commandement de la Cordelière. Louis XII perd patience elle ne revient que cinq mois après… LE 10 AOÛT 1512 HERVE DE PORTZMOGUER entraîne dans la mort le vaisseau anglais le Régent. Ils sombrent au large de Saint-Mathieu. IL ENTRE DANS LA LEGENDE ANNE MEURT épuisée par les luttes incessantes et les grossesses LE 9 JANVIER 1514. Elle est regrettée par les Bretons et …les Français. La Duchesse a su préservé les privilèges de son duché mais à sa mort ceux-ci disparaissent. ELLE ENTRE DANS L’HISTOIRE et LA LEGENDE. A la mort de la reine Louis XII pleure beaucoup et se console vite. Il en profite pour marier Claude à François d’Angoulême futur François 1er. Union qui consolide celle de la Bretagne à la France Il meurt en 1515. En 1532 la Bretagne perdra son indépendance. Ceci est une autre histoire Renée Bibliographie Histoire de la Bretagne de Yann Brekinien. Anne de Bretagne d’Henri Pigaillem Revue Bretagne magazine Le combat de La Cordelière de Jakez Cornou Anne de Bretagne Textes Geneviève Morgane Tanguy Photographies Heré Roné – Gwenaël Saliou 30 Avril 2010 , Rédigé par Elvy Bonjour Je n'ai pas l'intention de vous faire un cours d'histoire , mais le fait est, qu'en publiant deux billets sur la chapelle du château d'Amboise , ma curiosité concernant ce personnage a été un peu aiguisée !! Anne de Bretagne , la duchesse en sabots comme on la surnommait ! A ce propos , vous souvenez -vous ? de cette comptine que l'on fredonnait sur l'air de " en passant par la Lorraine " et qui disait > Vrai où faux ,portait -elle des sabots lorsqu'elle administrait et parcourait sa région natale ? La courte vie qui fût la sienne ,a- t'elle été heureuse ? Penchons -nous un peu sur ce que fût son existence . Elle naît à Nantes en janvier 1477 et meurt à Blois en janvier 1514 , à l'âge de 37 ans . A 13 ans en 1490 ,son père lui fait épouser par procuration le futur Maximilien 1er d'Autriche ,qui deviendra roi des romains et Anne reine par la même occasion . Puis l'année suivante en 1491 , sa précédente union annulée elle épouse le roi Charles VIII au château de Langeais . La voici de nouveau Reine ,mais des français . 15 et 21 ans sur ce tableau , on dirait des enfants ..... avec déjà un immense poids sur les épaules . Le roi meurt accidentellement , 7ANS plus tard en heurtant avec son front un linteau de pierre dans la montée cavalière du château de BLOIS . Anne pendant ces sept années de règne à ses côtés les passera quasiment toutes ...ENCEINTE . Elle mit au monde six enfants qui sont tous morts en bas âge !! TROIS jours après le dc de son époux , le principe du mariage avec le roi Louis XII est acquis . Elle se remarie donc avec le successeur de son deuxième époux en 1499 et devient ainsi Reine des français pour la seconde fois . De cette troisième union naquirent 8 enfants , dont deux seulement survécurent dont CLAUDE DE FRANCE celle des prunes !!! lol qui épousa le roi François 1er . Voilà survolée en gros l'histoire de cette femme reine, par trois fois dans sa courte existence qu'elle passa la moitié en grossesses .!!!!! Pour ses funérailles , un poème écrit par un anonyme , est aujourd'hui chanté par le groupe breton TRI YANN " Si mort à mors ............etc... Je suis sure que si vous aimez ce groupe vous avez en mémoire ceci Bonne journée et à plus tard ... elvy C’est un classique de nos comptines françaises. Qui ne connait pas l’air de  En passant par la Lorraine », avec ses sabots, sa dondaine, ses trois capitaines et le fameux  oh Oh OH » ? Mais derrière cette joyeuse comptine se cache toute une histoire bourrée d’anecdotes. A coup sûr, après avoir lu ces lignes, vous ne l’entendrez plus de la même façon ! [lwptoc min= »5″ depth= »3″ hierarchical= »1″ skipHeadingLevel= »h5,h6″] La mélodie de la comptine En passant par la Lorraine Rien de tel qu’une vidéo pour se faire une idée de la mélodie… au cas où vous auriez oublié vos classiques Ÿ™‚ Cette vidéo publiée sur YouTube a été vue plus de 3,6 millions de fois, preuve de son succès auprès des enfants… et des plus grands ! Les paroles de la comptine En passant par la Lorraine Avant de rentrer dans les détails, rappelons-nous des paroles. On ne retient souvent que les paroles du premier couplet… mais la ritournelle est plutôt longue pas moins de 6 couplets. Et elle raconte une histoire assez singulière, celle d’une paysanne moquée par des nobles. Couplet 1 En passant par la Lorraine, Avec mes sabots. En passant par la Lorraine, Avec mes sabots, Rencontrai trois capitaines, Avec mes sabots, Dondaine, oh ! Oh ! OH ! Avec mes sabots. Couplet 2 Rencontrai trois capitaines, Avec mes sabots. Rencontrai trois capitaines, Avec mes sabots. Ils m’ont appelée Vilaine ! Avec mes sabots, Dondaine, oh ! Oh ! OH ! Avec mes sabots. Couplet 3 Ils m’ont appelée Vilaine ! Avec mes sabots. Ils m’ont appelée Vilaine ! Avec mes sabots. Je ne suis pas si vilaine, Avec mes sabots, Dondaine, oh ! Oh ! OH ! Avec mes sabots. Couplet 4 Puisque le fils du roi m’aime, Avec mes sabots. Puisque le fils du roi m’aime, Avec mes sabots. Il m’a donné pour étrenne, Avec mes sabots, Dondaine, oh ! Oh ! OH ! Avec mes sabots. Couplet 5 Un bouquet de marjolaine, Avec mes sabots. Un bouquet de marjolaine, Avec mes sabots. Je l’ai planté sur la plaine, Avec mes sabots, Dondaine, oh ! Oh ! OH ! Avec mes sabots. Couplet 6 S’il fleurit, je serai reine, Avec mes sabots. S’il fleurit, je serai reine, Avec mes sabots. S’il y meurt, je perds ma peine, Avec mes sabots, Dondaine, oh ! Oh ! OH ! Avec mes sabots. Les protagonistes de la comptine Après avoir lu les paroles de la comptine, force est de constater qu’elle n’existe pas pour promouvoir la destination Lorraine aux auditeurs. En tout cas, ce n’est pas son propos. Mise à part l’allusion à la province dans le premier couplet, la chanson populaire fait intervenir trois groupes de personnages une jeune fille, trois capitaines et un prince le fils du roi. La  vilaine aux sabots » et les trois capitaines Les trois capitaines Commençons par les trois compères. La comptine ne nous dit rien d’eux mais leur rang de capitaine les associe à la noblesse. Sont-ils des chevaliers du duc de Lorraine ? Du roi de France ? Mystère et boule de gomme je vous donne un élément de réponse plus tard. Ce que nous dit la chanson, c’est que ces messires se moquent d’une jeune fille de Lorraine. Une donzelle qu’ils prennent pour une gueuse  Ils m’ont appelée Vilaine ! Avec mes sabots » Aujourd’hui, le mot  vilaine » est synonyme de  méchante »,  malsaine » ou  mauvaise ». Toutefois, au moyen-âge, le mot  vilain » avait une signification un peu différente un paysan, un gueux, un villageois, une personne laide. En nette opposition aux nobles, l’élite raffinée de la ville… qui, elle, ne chausse pas de vulgaires sabots ! Tiens, ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Une réplique d’un film de 1993 dans laquelle un certain Jacquouille la Fripouille lance  Merci, la gueuse ! Tu es un laideron mais tu es bien » La vilaine fille de Lorraine Attardons-nous un instant sur l’histoire de cette gueuse… euh, je veux dire de cette jeune fille aux sabots. Qui est-elle ? Là aussi, la chanson ne nous le dit pas. Mais nous avons quelques pistes. Ainsi, l’histoire de la comptine rappelle curieusement le destin d’une pucelle de Lorraine. Non pas Jeanne de Domrémy… mais une certaine Louise de Nomeny. Nomeny, c’est où ? Nomeny est aujourd’hui une petite bourgade de 1150 habitants située à l’est de Pont-à -Mousson, à mi-chemin entre Nancy et Metz. Je connais assez bien la région car ma tante habitait dans les environs. Elle a l’air de rien cette commune… mais si vous connaissiez son histoire, vous seriez surpris par ses liens avec Henri III… le roi de France en personne ! Ruines du château de Nomeny Jusqu’en 1548, Nomeny et son château-fort appartenaient aux évêques de Nicolas de Lorraine 1524-1577, fils du duc de Lorraine, Antoine le Bon, reçut très jeune l’évêché de Metz 1543 puis celui de Verdun 1544. En 1548, il renonça à sa carrière épiscopale et acquit à son propre compte le ban de Nomeny. Il se maria l’année suivante à Marguerite d’Egmont. De leur union naquit Louise 30 avril 1553 au château de Nomeny. A l’âge de 10 ans, la fillette fut placée au Palais ducal de Nancy, chez son cousin germain, le duc Charles III de Lorraine. La cour du Palais Ducal de Nancy sous la neige © French Moments La belle-mère de Cendrillon La troisième épouse de son père, Catherine de Lorraine-Aumale se révéla une odieuse marâtre pour Louise et ses demi-frères et sÅ“urs. On raconte qu’à vingt ans, la Louise était d’une grande beauté grande et fine, blonde au teint blanc… oui, c’est ça une véritable Cendrillon. Louise de Lorraine A l’automne 1573, Henri, le frère du roi de France, fut élu roi de Pologne. Il quitta la France en route pour Cracovie afin de prendre possession de son nouveau royaume. En passant par la Lorraine, il s’arrêta à Nancy où il fut accueilli au Palais ducal par son beau-frère le duc Charles III de Lorraine, marié à la sÅ“ur d’Henri, Claude de France. Souvenons-nous qu’à l’époque, le duché de Lorraine était un état autonome au sein du Saint-Empire romain germanique. Au bal de Cendrillon Tous les membres de la noblesse lorraine furent invités aux réjouissances données en l’honneur du nouveau souverain polonais. Dont Louise, en sa qualité de princesse de Vaudémont et cousine du duc de Lorraine. Henri de France remarqua Louise et trouva en elle une certaine ressemblance avec son idylle d’alors, Marie de Clèves. Le cÅ“ur d’Henri battait pour Marie et souhaitait tant l’épouser. Pas de chance, elle était déjà mariée à Henri de Bourbon, prince de Condé. Le roi est mort, vive le roi ! Moins d’un an plus tard, le roi Charles IX de France mourut prématurément. Henri fut rappelé en France pour succéder à son frère… sous le nom de Henri III de France. Quelques mois plus tard, Marie de Clèves mourut en couches à l’âge de 21 ans. Le nouveau roi, qui avait tant espéré l’épouser, fut inconsolable. Les services d’Entremetteuse Matrimonial SA ! La reine-mère Catherine de Médicis fut bien décidée à trouver une illustre princesse étrangère pour caser son fils Henri une fois pour toutes. Celui-ci devait absolument se marier pour assurer la descendance de la dynastie des Valois. Catherine était en quelque sorte aux commandes de Entremetteuse Matrimoniale SA et comptait bien mener ses affaires jusqu’au bout. Mais c’était contre le gré du jeune roi qui jouait au difficile. Il refusa toutes les jeunes filles qu’on lui présentait. C’est alors qu’il se souvint de Louise, celle qui ressemblait tant à la princesse de Clèves. Vous vous souvenez. il l’avait rencontrée au bal en passant par la Lorraine ! Autant vous dire que la reine-mère ne fut de bonne humeur à l’annonce de cette nouvelle… car Louise était d’un parti très très modeste pour un roi de France ! Une vilaine, quoi ! Les envoyés du roi Contre toute attente, le roi décida d’épouser la vilaine et mandata deux officiers pour ramener l’heureuse élue auprès de lui. On connait même les noms des deux hommes de confiance du roi  Philippe Hurault de Cheverny, son futur chancelier, et Michel Du Guast, marquis de Montgauger. Ahh, quand je vous disais que c’était une histoire de Cendrillon ! Le duc de Lorraine Charles III accueillit les messagers du roi de France à Nancy et demanda à un de ses hommes de les accompagner jusqu’à Nomeny. Ainsi, les trois hommes s’en allèrent chercher la Louise dans une petite bourgade perdue dans le terroir de lorraine… tels trois capitaines qui s’aventurent hors des murs du palais ! A la recherche d’une gueuse en pleine campagne. La comptine nous dit que  Rencontrai trois capitaines, Avec mes sabots. Ils m’ont appelée Vilaine ! Avec mes sabots » Ceci est un petit raccourci historique. Car les trois capitaines en question se sont rendus à Nomeny sans rencontrer de jeune paysanne sur leur chemin pas Louise en tout cas. On sait que la jeune fille était en pèlerinage à Saint-Nicolas-de-Port pendant la visite des envoyés du roi… et ce fut le père de Louise, Nicolas de Lorraine, qui les reçut à grailler ! comprenez, à manger Pour une surprise, c’est une surprise ! Comme on peut le deviner, le père de Louise n’attendit pas le retour de sa fille pour lui demander son avis. Honoré à l’idée de devenir le beau-père du roi de France, le Nicolas donna son consentement sans hésitation. Ah bah ça, les absents ont toujours tort, c’est bien connu ! Ce n’est qu’au retour de son pèlerinage que la Louise apprit la nouvelle. Et elle refusa même d’y croire au début ! En fait, on ne sait trop bien ce qu’elle en pensait vraiment… soit elle jouait à l’ado rebelle  Môôôn !!! T’es vraiment une quiche si tu crois qu’je vais me marier à un inconnu contre mon gré ! » Soit elle était folle de joie  Oh, et moi qui croyais moisir toute ma vie dans ce trou perdu avec ces fichus sabots ! Adieu la Lorraine et à moi PARIS ! » Et on l’imagine bien chanter un autre répertoire  Libérée, délivrééeeee ! » Henri III et Louise de Lorraine Un mariage royal Les événements s’enchainèrent. Ainsi, le 15 février 1575, on célébra à la fois le sacre du roi de France Henri III et son mariage avec Louise de Lorraine-Vaudémont dans la cathédrale de Reims. Bah oui, tant qu’on peut faire d’une pierre deux coups ! À la fin du mois, c’est ensemble en amoureux qu’ils entrèrent à Paris. Louise s’installa au palais du Louvre. La voici désormais reine de France.  Adieux sabots, dondaines et capitaines moqueurs… moi je suis à Paris !! Si l’histoire de Louise vous enchante, lisez sa bio sur wikipedia. Vous apprendrez que son union avec Henri III fut un mariage d’amour, ce qui n’empêcha pas le roi de multiplier les aventures avec d’autres jeunes filles… Et les Dondaines dans tout ça ? Bah tiens, on a oublié de parler des Dondaines qui ponctuent la comptine. C’est quoi au juste une dondaine ? Une dame avec de l’embonpoint ? Un mot créée juste pour faire un effet de style ? Le synonyme de  Dis donc » ? Il s’agit tout simplement d’un projectile tiré par les arbalètes au moyen-âge. La dondaine ou le dondon était réservée à un usage militaire et avait la forme d’une grosse femme… mouais, une sorte de dondon dodue ! En passant par la Bretagne ! Ahh, cette comptine quel beau fleuron du patrimoine culturel lorrain ! Et pourtant, quand on cherche un peu, il y a quelque chose de troublant. Car la fameuse mélodie ne serait pas du tout lorraine mais… bretonne ! En effet, on retrouve son origine au pays des dolmens “M’en revenant de Rennes”. Oui, Rennes en Ile-et-… Vilaine ! En voici les deux premiers couplets M’en revenant de Rennes Mignon de la goguette tout doux Cheminant vers Paris Landeri, landera, landeri Cheminant vers Paris J’ai rencontré trois Dames Mignon de la goguette tout doux Qui chantait à ravi’ Landeri, landera, landeri Qui chantait à ravi’ Une chanson tombée dans l’oubli qui date du 16e siècle au moins. Et surtout, une chanson dont la mélodie a vite fait des variants ! Une duchesse en sabots, mirlitontaine ! Ainsi, une autre comptine a véhiculé l’image de la bonne duchesse Anne de Bretagne, une noble dame en Couplet 1 C’était Anne de Bretagne, duchesse en sabots C’était Anne de Bretagne, duchesse en sabots Revenant de ses domaines en sabots, mirlitontaine, Ah, Ah, Ah ! Vive les sabots de bois ! Couplet 4 Voilà qu’aux portes de Rennes, duchesse en sabots bis Voilà qu’aux portes de Rennes, duchesse en sabots bis L’on vit trois beaux capitaines en sabots, mirlitontaine, Ah, Ah, Ah ! Vive les sabots de bois ! Entendez-vous combien la mélodie n’est pas si éloignée de celle d’En passant par la Lorraine ? J’ai appris qu’elle a longtemps animé les dÃners celtiques à Paris entre de nombreuses personnalités bretonnes. Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ! Comme on l’a dit, la mélodie était tombée dans l’oubli… jusqu’à la fin du 19e siècle. Ouvrons à présent nos livres d’histoire. La guerre franco-prussienne de 1870-71 se solda par la défaite de la France. Au traité de Francfort, le chancelier prussien Bismarck obtint l’Alsace et le département lorrain de la Moselle. Face à cet affront, la jeune IIIe République ne manqua pas d’insuffler aux Français la revanche. On ne devait jamais oublier l’Alsace-Lorraine. Et quoi de mieux que de préparer les esprits chez les enfants… ceux qui deviendront plus tard les soldats dont la France aura besoin pour récupérer les provinces perdues ! Allez, ni vu ni connu, je vous glisse-là une petite comptine innocente qui fera l’affaire dans les écoles de la République. On ressortit des cartons la mélodie bretonne, on ajouta un refrain les sabots, dondaine puis on dota le tout d’une musique militaire. C’est ainsi que des chansons populaires comme En passant par la Lorraine permirent de préparer les enfants à la guerre… de façon discrète bien sûr ! C’est ça, vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ! Alsace-Lorraine ou Alsace-moselle ? Par ailleurs, l’Alsace-Lorraine est un terme qui peut prêter à confusion. Contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas toute la Lorraine qui a été annexée. Lors du Traité de Francfort 10 mai 1871, Bismarck a brillamment négocié l’annexion de plusieurs communes lorraines à l’Allemagne. Metz bien sûr, mais également des centres miniers et industriels stratégiques Thionville, Forbach, Sarreguemines…. Pour se faire, on a démembré les départements de la Meurthe et de la Moselle pour satisfaire les exigences territoriales de l’ennemi. Ainsi, on a défini de nouvelles limites départementales à la Lorraine en créant notamment un nouveau département la Meurthe-et-Moselle [54] avec pour préfecture Nancy. Celui de la Moselle [57] a vu ses limites remaniées. Longwy et le Pays-Haut furent rattachés à la nouvelle Meurthe-et-Moselle. Sarrebourg et Château-Salins furent englobés à la nouvelle Moselle et devinrent de facto allemands ! Pour résumer Nancy, Epinal et Bar-le-Duc restèrent françaises tandis que Metz devint allemande. Inauguration de la Gare de Metz le 17 août 1908 pendant la période allemande Ainsi, seulement un quart de la superficie de la Lorraine fut annexée par l’Allemagne… ce qui amène certains à parler d’Alsace-Moselle plutôt que d’Alsace-Lorraine. Lorsque les Français récupérèrent l’Alsace-Moselle en 1918, on préféra ne rien changer des limites départementales établies en 1871. C’est ce qui explique la forme étrange du département de Meurthe-et-Moselle… à la fois démesuré 200 km du nord au sud et étriqué 6 km dans sa partie la moins large. En passant par la Lorraine l’histoire continue… La retour de l’Alsace-Lorraine à la France ne signa pas la fin de la ritournelle. En Passant par la Lorraine resta une comptine populaire, interprétée à de nombreuses reprises faites une recherche sur YouTube pour vous en rendre compte ! La chansonnette a notamment influencé Georges Brassens pour écrire Les sabots d’Hélène Le mot de la fin Enfin, pour terminer en beauté, voici une interprétation d’En passant par la Lorraine par le groupe Revels dans son recueil de chants irlandais, écossais et bretons… avec un charmant petit accent british Ÿ˜‰ Le mot de la fin ? Comme on dit en Lorraine A la revoyotte !  Transparence Certains articles et pages du blog peuvent contenir des liens affiliés ou sponsorisés. Si vous planifiez un voyage, l’utilisation de ces liens nous aide à faire fonctionner le site et l’absence de publicité. Il n’y a aucun coût supplémentaire pour vous. Tout ce que vous avez à faire est de cliquer sur le lien et toute réservation que vous faites est automatiquement suivie. Nous vous remercions de votre soutien ! 1Ce livre s’impose au lecteur par sa réussite matérielle, à commencer par sa jaquette rigide à dominante orangée représentant Anne de Bretagne. Certes, le choix de représenter la dernière duchesse de Bretagne deux fois reine de France n’est pas pour surprendre, tant elle domine de sa stature le corpus des duchesses de Bretagne entre le xe et le début du xvie siècle. Mais là où on se serait attendu à une superbe miniature tirée par exemple des Grandes Heures d’Anne de Bretagne réalisée par Jean Bourdichon, c’est son portrait stylisé sur une affiche touristique de 1930 qui fait office de couverture. Cette image iconique est un révélateur du projet de Laurence Moal au-delà de la connaissance du contour historique de ces duchesses, qui n’avait encore jamais fait l’objet d’une synthèse sérieuse, la démarche la plus novatrice du livre consiste à révéler leurs représentations et leur instrumentalisation depuis le Moyen Âge, à l’origine d’une véritable mythologie régionale. 2Après sa thèse importante sur L’Étranger en Bretagne aux xive et xve siècles en 2008, l’auteure s’est exercée avec brio à cet exercice de style alliant synthèse historique et déconstruction de mythes historiographiques, déjà sous la forme de livres richement illustrés parus aux PUR avec Auray, 1364. Un combat pour la Bretagne, en 2012, ce fut d’abord l’étude de la bataille la plus décisive de la guerre de Cent Ans pour la Bretagne, suivie en 2015 par son Du Guesclin, images et histoire. L’auteure réussit ici à nouveau un excellent compromis par son style fluide et rigoureux et la présence de très nombreuses illustrations, l’ouvrage s’adresse aussi bien à un lectorat féru d’histoire de la région qu’aux historiens de la Bretagne médiévale ou de l’histoire des femmes et du pouvoir. 3La question centrale au cœur de l’ouvrage est en effet celle de la nature du pouvoir exercé par des femmes proches de la souveraineté. Bien qu’elles aient accès aux responsabilités en des circonstances exceptionnelles, lors de courtes périodes d’interrègne, ces duchesses sont par essence un moyen de transmission du pouvoir et de continuité dynastique par la maternité, tandis que leur rôle au quotidien consiste en la représentation du pouvoir princier. Dès lors, se pose la question de l’amplitude de leur autonomie dans et autour du pouvoir, de leur latitude à mener une existence quotidienne au-delà des normes imposées par les exigences du milieu curial, en particulier par l’accession à une indépendance financière et le choix d’une vie culturelle et spirituelle autonome. Autrement dit, l’enjeu central du livre est bien de mesurer la capacité d’agir agency de ces actrices de l’histoire de la Bretagne médiévale. 4Pour ce faire, L. Moal s’est appuyée sur une grande variété de documents disponibles, plus nombreux pour les deux derniers siècles, avec une large part accordée aux sources iconographiques. On appréciera particulièrement la qualité et la précision des légendes et notices accompagnant ces nombreuses images, d’autant que L. Moal a le plus souvent la volonté de montrer les ressorts de la construction de beaucoup d’entre elles. Mais on aurait pu espérer la mention des références des figures au fil du texte, pour permettre une lecture articulée entre iconographie et récit textuel. L’organisation du propos se fait en trois parties. La première, Les duchesses dans la sphère publique. Des actrices politiques à part entière » p. 18-83, 63 figures, présente les portraits des duchesses sur cinq siècles, mais aussi les parcours de vie selon les âges, fortement marqués par l’enjeu du mariage. Puis, nous suivons ces duchesses De l’espace privé à l’espace public » p. 84-165, 73 figures, en passant de leur intimité à leur exposition à la cour. Enfin, la troisième partie, Des duchesses héroïques, entre imaginaire et folklore » p. 166-213, 63 figures, est consacrée à la postérité de quelques-unes d’entre elles. Le Petit précis illustré du temps des duchesses » p. 223-286, constitué d’une cinquantaine d’encarts accompagnés le plus souvent d’images, est à la fois un lexique de termes techniques et biographiques bien utiles pour des lecteurs non-spécialistes, mais aussi un approfondissement de certains points de l’analyse. L’ouvrage s’achève par un riche appareil critique p. 291-325, composé d’une liste biographique des duchesses, de tableaux généalogiques, de repères chronologiques, des sources et de la bibliographie, de deux index lieux et personnes et des tables des illustrations et des matières. 5La première partie débute par une typologie, qui va de l’épouse et mère à la duchesse régnante. La duchesse modèle est celle qui donne naissance à plusieurs enfants, de préférence des héritiers mâles il faut à tout prix la remplacer en cas de décès, pour un remariage que l’on espère fertile. À l’inverse, en cas de mort ou d’absence du duc, ou pendant la minorité du fils héritier, elle exerce temporairement l’autorité. Parfois, unique héritière, la duchesse peut transmettre le pouvoir au conjoint ou à ses enfants, en accord avec la coutume de Bretagne c’est le cas pour six duchesses du xie au xive siècle, avant que les Montfort ne réaffirment la préférence masculine au milieu du xve siècle. Les enjeux autour de leur mariage étant énormes, ce n’est sûrement pas dans le cadre de cette institution que l’autonomie féminine peut s’affirmer. La duchesse étant au service de la continuité de l’État, bien la marier, c’est perpétuer la dynastie. En termes diplomatiques, il faut rechercher des épouses ducales hors de Bretagne, selon une logique d’élargissement croissant des alliances à l’échelle de l’Europe de l’Ouest au cours des siècles. Ces projets matrimoniaux permettent de ramener la paix ou de protéger le duché des convoitises, quitte à être ensuite annulés en cas d’opportunité jugée plus bénéfique. Ces alliances matrimoniales sont aussi une bonne opération financière tout contrat de mariage est âprement négocié et nécessite souvent de nombreux échanges d’ambassadeurs. L’une des facettes publiques du métier de duchesse consiste à administrer leur seigneurie et à gérer leur patrimoine. Si la question de l’influence de la duchesse sur son époux dans l’exercice de ses fonctions semble insoluble au même titre que pour les maîtresses, ce personnage joue parfois un rôle de médiation en intervenant dans les négociations et la signature des traités c’est ainsi que Jeanne de Montfort et Jeanne de Penthièvre en viennent à revendiquer les droits du duché de leur époux lors de la guerre de Succession au milieu du xive siècle. 6Il y a lieu de se demander si la distinction entre espace privé et espace public, au cœur de la deuxième partie, s’avère fondée pour une duchesse. La cour, qu’elle soit itinérante ou à demeure à Nantes, est un lieu de représentation continue pour la duchesse elle doit se plier à un cérémonial solennel et codifié, tout particulièrement lors des réceptions et des fêtes princières. En permanence, elle y est entourée de nombreux proches, d’officiers et de ses serviteurs aux effectifs croissants au fil des siècles. Même les événements a priori les plus intimes respectent un protocole public, aussi bien la consommation du mariage vers 15 ans que les accouchements, un rituel d’autant plus fréquent que la mortalité des enfants en bas âge est élevée. Quant aux relations avec leur progéniture, elles restent brèves et sommaires en raison de leur mise en nourrice précoce, puis de l’envoi de certaines filles dans des établissements monastiques. Le mari princier est lui aussi très souvent absent, a fortiori quand il développe une relation adultérine… alors que la surveillance de la fidélité de la princesse est cruciale pour assurer la continuité dynastique. 7Dans ces conditions, les espaces d’autonomie pour une duchesse se font rares. Elle dispose d’un hôtel spécifique, condition d’une certaine indépendance économique, permettant ainsi de financer son train de vie luxueux et tenir son rang symbolique, en somme de répondre à ses obligations de représentation. C’est peut-être finalement dans la dévotion et le mécénat, difficilement séparables, qu’elle dispose d’une véritable capacité d’action. L’auteure aurait pu y consacrer plus de développements en se fondant notamment sur les travaux de Cynthia J. Brown. Leur bibliothèque, constituée de manuscrits de plus en plus richement décorés, est souvent plus fournie que celle de leur époux comme l’a montré Diane Booton dans un ouvrage non recensé de 2010. Leur autonomie spirituelle déborde les marges de ces livres, le plus souvent de prières ; les princesses s’émancipent de la chapelle curiale et des confesseurs attitrés pour aller investir et s’investir dans des établissements monastiques bénédictins puis cisterciens, qu’elles rejoignent parfois à la fin de leur vie, avant de soutenir de plus en plus les ordres mendiants. Pour dix des vingt-huit duchesses répertoriées entre le xie et le xve siècle, le veuvage est peut-être le temps d’une plus grande indépendance, grâce à l’usufruit de leur douaire un thème sur lequel deux références manquent, la thèse de droit de Nicolas Kermabon, Le douaire des duchesses de Bretagne xiiie-xve siècles, soutenue en 2007 et l’article de Claire Leriche-Corvisier de 2013 dans le Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de Loire-Atlantique, une indépendance parfois chèrement préservée, comme le prouve la résistance d’Isabeau d’Écosse à un projet de remariage. 8Enfin, la troisième partie, sans aucun doute la plus innovante, s’attache à déconstruire des représentations légendaires, voire mythologiques, de quelques-unes de ces figures. Deux duchesses sont ainsi présentées comme des héroïnes de guerre dans le cadre du conflit de Succession de Bretagne au milieu du xive siècle. Or, cette légendaire guerre des deux Jeanne » doit beaucoup aux écrits des chroniqueurs médiévaux, en particulier Froissart et Jean Le Bel, mais leurs portraits n’ont pas la même couleur, puisque Jeanne de Flandre, épouse de Jean de Montfort, est célébrée pour ses exploits lors du siège d’Hennebont en 1342, tandis que Jeanne de Penthièvre fait l’objet d’une légende noire en relation avec la défaite et la mort de son époux Charles de Blois à la bataille d’Auray en 1365. Deux autres figures ont été considérées comme de saintes duchesses ». Dans le cas d’Ermengarde au xiie siècle, le rôle d’Albert le Grand au xviie siècle a été essentiel mais insuffisant pour la promotion de son culte. En revanche, pour Françoise d’Amboise, les efforts conjugués des hagiographes de la Réforme catholique, puis de l’Église de Nantes au xixe siècle, ont permis la béatification de la pieuse duchesse du xve siècle, au risque d’une déformation du personnage historique. Le rôle fondateur du xixe siècle pour l’invention d’une tradition fonctionne aussi pour les deux duchesses guerrières précédemment citées, mais surtout pour la figure mythique et folklorique de la duchesse Anne. Elle est initiée par les celtomanes qui la présentent comme une Bretonne proche du peuple la duchesse aux sabots », avant d’être récupérée par la propagande républicaine comme l’incarnation d’une Bretagne soumise de bonne grâce aux intérêts français, puis de nourrir l’inspiration de l’iconographie touristique et publicitaire, pour le plus grand profit de la marque Bretagne ». 9En somme, ces cinq duchesses ont fait l’objet d’une construction historiographique dont on retrouve quelques bribes chez les auteurs médiévaux, mais qui s’est cristallisée dans les siècles postérieurs, tout particulièrement au xixe siècle. Ce siècle est en effet marqué par une écriture romantique de l’histoire, propice à l’émergence de figures exceptionnelles à la personnalité présentée comme hors du commun ; puis, la puissance retrouvée de l’Église catholique a permis la sanctification de personnages ; enfin, en Bretagne tout particulièrement, la production historiographique est redynamisée par une approche régionaliste voire nationaliste, incarnée par Arthur de La Borderie, qui doit mettre en avant des héros et héroïnes bretons pour contrebalancer ceux et celles de la France républicaine. Le portrait légendaire de ces cinq personnalités détonne donc fortement dans l’album des duchesses ordinaires de Bretagne. Nous pouvons avancer l’hypothèse qu’elles sont en rupture avec le modèle de la duchesse. Elles s’inscrivent en effet dans un régime de genre hyperbolique ou décalé ici, elles sont plus guerrières que ne le voudrait la norme et en cela en viennent à s’apparenter au genre masculin à l’instar de Jeanne d’Arc ; là, elles incarnent un idéal de dévotion qui les rapproche d’un modèle de sainteté qui transgresse les bornes de leur fonction de duchesse. Quant à l’inclassable Anne, duchesse de Bretagne et reine de France, l’imbrication entre son destin matrimonial et la disparition de la principauté indépendante lui confère une incomparable aura, entretenue par son utilisation publicitaire et la prolifération récente de biographies. 10Ainsi, la richesse de cet ouvrage transcende son sujet pour soulever des questions historiographiques et méthodologiques importantes. Néanmoins, un goût d’inachevé se fait sentir sur l’approche critique de l’historiographie bretonne des duchesses. Au-delà des cinq figures atypiques retenues, un développement global sur l’ensemble des duchesses aurait permis de connaître les représentations dominantes sur la longue durée, à commencer par les chroniqueurs bretons du temps des Montfort, de l’Anonyme de Saint-Brieuc à Alain Bouchart. En effet, ces auteurs ne présentaient guère ces princesses comme des figures exceptionnelles, ni même comme des femmes de pouvoir ; bien au contraire, ils préféraient se centrer sur les faiblesses du genre féminin, voire sur les vices des femmes proches du pouvoir, en dénonçant plus particulièrement leur propension à une irrépressible colère ou leur nature luxurieuse, autant de péchés incompatibles avec les exigences du métier de souveraine. 11De même, il aurait été utile de déceler les partis pris idéologiques de grands historiens bretons comment ces femmes de pouvoir ont-elles été intégrées dans le récit historique catholique, nationaliste ou positiviste au xixe et encore au xxe siècle ? Ainsi, pour en rester au seul Arthur de La Borderie, on perçoit qu’il a eu tendance à masculiniser les duchesses héritant du pouvoir, comme le démontrent quelques citations de son Histoire de Bretagne intégrées dans l’ouvrage de L. Moal ainsi, au début du xie siècle, la duchesse Havoise gouverne-t-elle avec une grande prudence et une virile sagesse » p. 77, tandis que l’historien vante chez Jeanne de Flandre ce fier langage et cette virile attitude [qui] excitent dans le parti des Montfort un vif enthousiasme » p. 173. Même si l’Auteure qualifie La Borderie de machiste impénitent », elle se laisse pourtant aller à quelques facilités historiennes, en répercutant parfois sans recul ses opinions. Ainsi, la comtesse de Kent est la plus belle femme du royaume » p. 55 ou, au sujet du mariage de la toute jeune Anne de Bretagne avec l’empereur Maximilien p. 61, cette union flattait son imagination d’enfant ; devenir reine et un jour impératrice c’était un beau rêve… » et aux p. 24, 25, 75, 88. Alors que l’anglophobie de La Borderie est bien mise en évidence p. 262-263, la déconstruction des représentations sur les duchesses ne conduit pas jusqu’à son terme une analyse critique en termes de genre. 12En dépit de ces quelques réserves, qui sont peu de chose eu égard à l’ampleur et à la qualité du travail, cette synthèse marque à n’en pas douter une étape fondamentale dans l’histoire du genre en Bretagne, en y intégrant désormais des femmes de pouvoir de la période médiévale. Les recherches sur les femmes et le genre en Bretagne sont cependant loin d’être épuisées, comme le démontrent les deux thèses en cours sur les femmes de pouvoir signalées par L. Moal p. 17, note 13 ; les études de genre devront désormais intégrer pleinement les femmes qui ont vécu loin des demeures aristocratiques et de la cour ducale, qu’elles soient paysannes ou bourgeoises, religieuses ou marginales, jeunes ou vetulae, afin de mieux cerner l’histoire de toutes les Bretonnes au Moyen Âge. À l'aube du 6 décembre 1491, à Langeais, près de Tours, Charles VIII épouse la duchesse Anne de Bretagne. Elle a 14 ans et le roi de France 21. C'est le début de la fin pour la Bretagne indépendante. Tumultueuses fiançailles Anne a hérité du duché trois ans plus tôt de son père François II. Pour préserver son indépendance, menacée par le roi de France, son voisin, elle choisit d'épouser le futur empereur d'Allemagne Maximilien 1er de Habsbourg. Celui-ci délègue à Rennes l'un de ses compagnons. Il glisse sa jambe nue dans le lit d'Anne pour, selon la coutume, valider l'union par procuration. Le roi de France, piqué au vif, envahit le duché. Maximilien, qui a par ailleurs des soucis avec les Turcs, ne réagit pas. Abandonnée à elle-même, Anne renonce à son trop lointain fiancé et se résigne à épouser Charles VIII. Celui-ci a déjà une promise, Marguerite d'Autriche, mais il n'a pas de scrupule à la renvoyer chez son père qui n'est autre que Maximilien. Mariage en catimini Pour ne pas heurter la susceptibilité des Habsbourg ni risquer un enlèvement d'Anne, les futurs époux se retrouvent en catimini dans le château de Langeais, non loin de la Bretagne. On va en pleine nuit quérir un notaire et, sous son égide, en présence d'une assistance triée sur le volet, les deux conjoints se font une mutuelle donation sur le duché. Il reste encore une petite formalité l'annulation du mariage d'Anne et Maximilien. Le pape se résigne à la signer et à l'antidater trois mois après. Publié ou mis à jour le 2019-05-14 134008

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